La santé mentale

Ce sujet concerne tout le monde car nous possédons tous une santé mentale. 

Grâce à notre cerveau, nous pouvons réfléchir, vivre et ressentir. C’est pourquoi, tout comme pour la santé physique, il est bon de prendre soin de son psychisme. De le bichonner et d'être à l'écoute de ses besoins.  

L'association Pro Mente Sana a rédigé une brochure très complète sur le sujet et je ne peux que vous encourager à y jeter un œil (lien sourcé en bas de l'article). Elle est très complète, facile à lire et donne des explications ainsi que des outils concrets pour prendre soin de sa santé mentale et être acteur.rice de sa vie. 

Mais qu’est-ce que c’est ?

Si l'on prend la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est « un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » 

La santé mentale, c’est donc la manière dont nous nous sentons psychiquement, l'état psychique avec lequel nous avançons. C'est un processus complexe en constante évolution, qui peut être influencé par les évènements extérieurs de notre vie.

Être en bonne santé mentale, c’est se sentir satisfait.e de notre vie, ressentir des émotions positives et nourrissantes, avoir de bonnes capacités psychiques, des contacts sociaux équilibrés... C’est un état qui nous permet de nous épanouir, prospérer et être heureux. 
A l’inverse, une santé mentale en mauvais état peut amener des répercussions parfois sévères qui peuvent limiter grandement les personnes touchées. Que ça soit cognitivement (processus mentaux, comme la concentration, la mémoire, l'apprentissage, etc.), émotionnellement ou/et physiquement.

Comme vous le voyez, tout est relié : une santé mentale affectée peut avoir des répercussions sur toutes les sphères de la santé - allant même jusqu'à entraver le quotidien et créer beaucoup de souffrance.

Il est tout à fait possible d'être en bonne santé mentale en vivant avec une maladie psychique ou physique. 

A l'inverse, même si l'on ne souffre d'aucune pathologie, une accumulation de tensions et de difficultés qui perdurent sans être soulagées peuvent créer des troubles psychiques et/ou physiques - d'où l'importance de prendre soin de Soi et de reconnaître les signaux d'alerte.


Peut-être avez-vous déjà entendu parler de la pyramide de Maslow ? Il s’agit d’une théorie schématisée permettant de visualiser les besoins essentiels à l’être humain.  C'est utile pour nous aider à réaliser notre propre situation, afin de comprendre si tous nos besoins sont respectés. 


La base constitue les besoins les plus élémentaires et vitaux, comme les besoins physiologiques (manger, boire, respirer, dormir, éliminer et sexualité) mais aussi le besoin de sécurité (financière, physique, environnement stable et prévisible). Ces deux étages vont servir de fondement à nos besoins et y amener de la stabilité.

Ensuite, il y a les besoins qui englobent la notions "d'être". Les besoins sociaux vont englober les contacts avec les autres, le sentiment d'appartenance et les liens avec les personnes aimées. Ensuite vient l'estime de soi, avec la confiance en soi et en ses capacités. Puis pour finir, le besoin d'accomplissement personnel - c'est ce qui nous permettra de se sentir valorisé et utile à notre monde.

Si un seul de ces 5 besoins est non satisfait ou déséquilibré, cela peut entraîner, au fil du temps, une souffrance, une impression de vide ou de perte de sens. 

L’OMS a défini 4 composants essentiels pour améliorer sa santé mentale :

La réalisation de Soi

Elle correspond au besoin de cultiver son potentiel, de le mettre en valeur. Comme nous sommes tous différents, elle sera unique et propre à chacun. Gardons en tête que la réalisation est une mise en action : si nous restons passif.ve.s, elle ne pourra jamais prendre forme. 

Elle est comme un jardin qui aurait besoin de son jardinier pour s’épanouir et exprimer son plein potentiel. Le jardinier (donc nous-même) pourra choisir ce qu'il a envie d'y faire pousser, ce qu'il aimerait y cueillir et le sentiment qui s'en dégagera. 

Réflexion du petit scarabée

Reprenez la pyramide de Maslow avec ses étages, besoin après besoin. Lesquels sont satisfaits actuellement ? Lesquels ne vous conviennent pas?


La capacité à surmonter les tensions normales de la vie

Nous traversons tous des moments difficiles ou des situations de crises au cours de notre vie et nos réactions varie selon une multitude de facteurs (notre vécu, nos capacités physiques et psychiques du moment, les facteurs extérieurs, etc.). 

Prenons l'image du caméléon qui s'adapte au changement de couleur de son environnement. Comme lui, nous nous adaptons aux événements de la vie, chacun à notre rythme et selon nos caractères. Imaginons maintenant ce caméléon forcé à changer de couleur très rapidement. Une fois, deux fois, trois fois...  Cela enclenche un stress. Il suffit que cette tension s'installe et perdure, que la situation continue à rester aussi instable, pour se retrouver complètement épuisé.e, déboussolé.e, vidé.e.

Réflexion du petit scarabée

Avec du recul, réfléchissez aux difficultés surmontées. Qu'est-ce qui vous a aidé à avancer ? Qu'est-ce qui vous a été utile ?


L’accomplissement d’un travail productif

Faire quelque chose qui a du sens et une utilité, c'est important. Ça permet de se sentir utile, d'avoir une raison de se lever le matin et d'être heureux de se coucher le soir avec le sentiment du devoir accompli. 

Un travail productif, c'est une activité qui amène une rentabilité financière mais aussi émotionnelle ! C'est important d'avoir du plaisir pour un bon équilibre. Si nous prenons par exemple, un.e bénévole et un.e salarié.e - les deux peuvent avoir ce sentiment d'accomplissement, personnellement et/ou financièrement.

Réflexion du petit scarabée

Amusez-vous à lister les activités (travail ou loisir) que vous faites ou avez déjà fait. Lesquelles aimeriez-vous continuer ou développer ? Lesquelles aimeriez-vous découvrir encore ?


La contribution à la vie de la communauté

L'humain est un animal social, il a besoin de contact avec ses paires et d'être reconnu dans le "groupe", de se sentir utile. Ça peut être la famille, les amis, les collègues, des gens ayant la même manière de penser, une communauté ethnique ou associative... 

Le sentiment de solitude et l'isolement social est une grande cause de souffrance, mais aussi de mortalité ! C'est pourquoi il est important de se questionner, par rapport à ses propres besoins et sa personnalité - certain.e.s seront  heureux.ses et épanoui.e.s avec un petit nombre de personnes autour d'eux. D'autres, au contraire, auront besoin d'un étayage plus large. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises manières de faire, tant que l'on est bien avec soi et les autres. 

Il existe aussi des associations ou autres lieux de rencontre pour permettre une sociabilisation, lorsque celle-ci a des difficultés à se faire de manière spontanée. 

 Réflexion du petit scarabée

Avec quelles communautés/groupes ressentez-vous un sentiment d'appartenance ? Qu'est-ce que cela vous apporte ?

Le pouvoir d'agir

Dans la vie, il existe des choses sur lesquelles nous n'avons pas de contrôle et qui peuvent nous faire ressentir de l'impuissance ou de l'injustice. Nous pouvons aisément nous laisser envahir par ces émotions désagréables et perdre espoir. 

 Moi-même, j'ai tendance à vite me sentir submergée par les injustices ou facteurs extérieurs. Pourtant, je suis persuadée que rester focalisée sur ces points sombres ne me fera pas du bien et que j'ai le pouvoir d'agir sur certains éléments. Certain.e.s parleront d'idéalisme, je trouve cela au contraire très pragmatique. Pourquoi me détruire la santé pour ce que je ne peux pas changer ? Autant prendre conscience et agir à son échelle, non ?

Attention, ça ne veut pas dire "mettre sous le tapis" tous les éléments "négatifs" ou douloureux. Au contraire, il est important de prendre conscience et d'accepter ses émotions face aux situations - l'émotionnel doit pouvoir s'exprimer. Cependant, il y a une différence entre "vivre ses émotions" et "entretenir une souffrance".

Nous n'avons aucun pouvoir sur ce que disent ou pensent les gens, ni sur la mort, la maladie, la météo ou encore les erreurs du passé. Nous ne pouvons pas non plus contrôler le choix des autres, leur mauvaises actions ainsi que les malheurs qui arrivent dans le monde. 

Mais je peux contrôler...

... ce que je dis et ce que j'écoute.

... les choix que je fais, les décisions que je prends.

... les actions et les efforts que je mets en place.

... l'amour que je peux donner, à moi et aux autres.

... les gens avec qui je veux être entourée.

... les valeurs que je souhaite défendre.

Nous avons le pouvoir d'agir à notre niveau et d'influencer le monde qui nous entoure. Le fait de revenir à son environnement proche permet de se concentrer sur l'essentiel et de toucher les gens qui nous entourent. 

Ne sous-estimons pas le pouvoir individuel.

 

Qu'est-ce que je peux faire pour prendre soin de ma santé mentale ? 

Je vous ai mis ci-dessous un petit résumé concernant chaque aspect. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez plus d'informations sur la brochure de Pro Mente Sana (onglet "sources" en bas de l'article).

S'informer

Dans un monde supra-connecté, il est sain de se questionner sur le temps passé sur les médias, le lieu et le moment de la prise d’information.


Sélectionner, filtrer, gérer et vérifier les différentes informations que l'on reçoit est vital pour prendre du recul. 


Avoir des activités plaisantes

Pour l’équilibre personnel, il est important d’être actif.ve et dans l’action, d’avoir du plaisir dans ce que nous faisons, de reconnaître ce qui nous épuise et/ou nous ressource, d’être à l’aise entre ce que nous devons faire (obligations) et ce que nous aimons faire (plaisir), etc.

Hygiène de vie

La santé englobe un équilibre physique (alimentation, sommeil, hydratation, activité physique, respiration, etc.), psychique (sociabilisation, estime, accueil des émotions, etc.) et environnemental (lieu de vie, environnement direct, habitudes de vie, etc.).

C'est un jonglage permanent entre toutes les sphères de sa vie.


Être curieux.se

L'exploration et l'apprentissage sont les clefs pour développer sa curiosité. De plus, cela permet de faire différemment, de bouger les choses et de prendre confiance. Sortir de sa zone de confort questionne ses habitudes et stimule son cerveau. 

Quelles sont mes réactions face à la nouveauté : est-ce qu’elle renforce mon sentiment de confiance ? Qu’est-ce qui réveille mon enthousiasme ?


Se connaître

La connaissance de soi permet de reconnaître et d'accepter ses singularités. 

Prendre du recul sur ce qui a été expérimenté va permettre une introspection - sur ce qui est ressenti et vécu, mais aussi sur ses forces, ses limites et ses fonctionnements. Cela va amener plus d’indulgence envers soi même et faciliter l’acceptation (et l'amour) de Soi.


Se détendre

Apprendre à se détendre et à s’accorder des pauses est une nécessité et ces périodes de gestation permettent de revenir au calme, de recharger les batteries. C'est vital.

La nature et la connexion avec nos 5 sens (ouïe, goût, toucher, vue et odorat) aident à se reconnecter à l’instant présent.  



Mettre du sens

Chacun avance à son rythme dans sa quête de sens. Trouver sa place est un cheminement qui demande de l'expérience, de la réflexion et de la patience. 

Éclaircir, désirer, rêver.  Tout ça permet d'élever sa conscience.

Participer

Faire partie d’une communauté renforce le sentiment d’appartenance, de bien-être et de valorisation. La solidarité et l’engagement envers autrui permet de créer et renforcer des liens, mais aussi de sentir utile.

Prévenir

La connaissance amène le pouvoir : être conscient de son rythme, de ses schémas, de ses forces et de ses limites va permettre de mieux prévenir les rechutes, d’établir un plan et de demander de l’aide si besoin. Ça sera utile aussi pour reconnaître les signaux d’alarme et faire le point sur les ressources existantes.

L’observation de soi est primordiale : sans cela, impossible de savoir ce qui convient ou non.

Être en lien

Sociabiliser, partager, interagir et échanger. 

Que ce soit dans l’intime ou dans les contacts plus distants, des liens positifs et satisfaisants aideront à sentir connecté.e avec l'autre et soi-même.  Là encore, c’est un équilibre à trouver selon ses propres besoins et singularités.

J'aimerais terminer cet article en soulignant un dernier point : l'importance d'être entouré.e et accompagné.e. Il arrive parfois que nous n'osions pas demander de l'aide. Que ça soit parce que nous pensons ne pas la mériter ou alors par peur, par fierté, par manque d'habitude... 

Personne ne mérite de rester seul avec ses souffrances. Chaque peine est légitime, car elle est vécue et ressentie. 

Alors entourez-vous, demandez de l'aide à vos proches, une personne de confiance voire un.e professionnel.le. Il n'y a aucune honte à cela, au contraire. C'est une démarche très courageuse.

Accepter d'être aidé.e, c'est s'accorder de l'importance et de la valeur. 

C'est prendre soin de soi. C'est aussi s'autoriser la possibilité d'acquérir un nouveau point de vue, une écoute qui permet d'alléger un poids ou juste une épaule bienveillante sur laquelle se reposer pendant un temps. 

Prenez soin de vous :)


La main tendue - 143 (24h/24h)
          Association bénévole pour crise ou difficulté de gestion du quotidien

La main tendue


Pars pas - 027.321.21.21 (8h-20h)
          Association Valaisanne pour la prévention du suicide

Pars pas

 

Urgences psychiatriques - 0800/012.210 (24h/24h)


Brochure de l'association Pro Mente Sana - "La santé mentale : s'informer et devenir acteur.rice" 

Brochure en ligne

Image pyramide de Maslow : https://www.sortlist.fr/blog/pyramide-de-maslow/


Maëlle Pannatier 4 mars 2024
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