La dépression

Vous avez déjà peut-être assisté à ce genre de discussion : 
Une personne explique son mal-être, exprimant se sentir triste et fatiguée. Puis, elle se ravise, presque pour chasser l'idée de quelque chose de plus profond, et finit la discussion par "Non, mais je suis juste un peu déprimé.e, c'est tout."

Mais alors, la dépression, c'est quoi au juste ? Comment faisons-nous la différence entre être déprimé.e ou être en dépression ?

Pour la rédaction de cet article, je me suis aidée de mon expérience professionnelle, mais également sur la brochure "Guide d'autosoins pour la dépression", un guide destiné aux adulte afin de développer des stratégies pour surmonter ce trouble. Si le sujet vous intéresse,  le lien de la brochure en ligne dans l'onglet "Sources" se trouve à la fin de l'article. 
De plus, pour donner une définition fiable et précise, je me suis basée sur la "bible" de la santé mentale : le DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5ème édition). Il s'agit du manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux, un ouvrage qui est révisé régulièrement selon les connaissances et avancées de la médecine. J'en parle avec plus de détails dans la session "Symptômes".


Maladies psychiques

Tout le monde peut être touché

Tout d'abord, j'aimerai mettre l'accent sur un point que je trouve très important pour mieux comprendre ce que peuvent vivre les personnes souffrant de maladie psychique.

Avoir une maladie psychique, ça peut arriver à tout le monde. C'est comme pour la santé physique, elle peut être affectée. Si vous vous rappelez de mon article sur "La santé mentale" (si non, je ne peux que vous encourager à aller y jeter un œil), nous avons tous une santé mentale et elle peut être bonne ou mauvaise en fonction de notre vécu, des expériences et des périodes de la vie. 

Personne n'est à l'abri de tomber malade. Et il n'y aucune honte à cela, ce n'est pas un signe de faiblesse. Nous sommes des humains, c'est tout. 

Nous vivons dans une société où la question "ça va?" est devenue plus une formalité polie plutôt qu'un réel intérêt de savoir comment la personne se sent. Mais les maladies psychiques sont des souffrances silencieuses et souvent cachées. Quelqu'un.e qui nous apparait comme souriant.e et bien dans sa peau peut vivre des émotions très difficiles une fois rentré.e à la maison. 

Donc rappelons-nous bien qu'avoir une dépression, ça n'est pas écrit sur le front. C'est quelque chose qui peut être masqué, caché... ou ignoré.


Dans tous les cas, la situation peut s'améliorer.

Je tiens à rappeler que nous sommes tous.tes uniques et en constante évolution, chacun.e possédant sa propre personnalité et son vécu. 

La pose d'un diagnostic médical est une démarche qui peut amener des émotions très fortes et être un véritable chemin en Soi. Cela peut prendre du temps, devrait être évoqué avec prudence et réévalué régulièrement. 

Si vous avez un doute ou une suspicion, discutez-en avec votre médecin. 


Mais c'est quoi ?

La dépression est un trouble de l'humeur qui impacte de nombreuses fonctions de l'organisme. Pour appliquer une image, c'est comme si elle appliquait un filtre tout gris au cerveau - celui-ci verra le monde de manière triste et morne. Il sera privé de son énergie, de ses intérêts habituels et même parfois de sa raison de vivre. C'est une expérience très douloureuse et difficile pour les personnes touchées, tout comme pour les proches qui peuvent se sentir démuni.e.s et impuissant.e.s.

Mais je vous rassure : la dépression est une maladie connue et il existe des traitements et stratégies efficaces - que ça soit en auto-soins (soins qu'on peut pratiquer soi-même) pour les formes légères, mais aussi en étant accompagné.e par des professionnel.le.s.

Nous avons tous des variations d'humeur, c'est normal. En fonction des périodes que nous traversons, nous ressentons de  la tristesse, la colère, la joie, la peur, la surprise et le dégoût - ce sont les 5 émotions principales. Ces dernières vont émerger de notre cerveau face à des situations, évènements ou pensées. Elles vont influencer l'humeur, que j'aime illustrer comme "la météo intérieure".

Ce qui sort de la normalité, c'est lorsque les variations trop intenses persistent sur de longues périodes, et dans les extrêmes. Dans le cas d'une dépression, l'humeur est tirée vers le bas, comme s'il faisait constamment gris ou pluvieux.

Neurologiquement, des études ont montré un déséquilibre de certains neurotransmetteurs du cerveau. Les neurotransmetteurs, ce sont des molécules qui agissent comme des messagers entre nos cellules nerveuses - ils jouent un rôle important pour le bon fonctionnement de nos pensées, émotions, actions et fonctions. Et la dépression affecte ce fonctionnement, entraînant l'apparition de plusieurs symptômes. 

Ci-dessous, un bref résumé de la différence entre "être d'humeur maussade" ou "être en dépression", selon la forme légère et sévère.

Humeur maussade

L'humeur est grise. On se sent triste ou mal à cause d'une situation donnée mais cet état ne dure pas dans le temps.

Dépression légère

La tristesse dure trop longtemps et il est difficile de faire passer l'humeur grise. D'autres symptômes apparaissent, comme la fatigue, l'irritabilité, la perte de sens...

Dépression sévère

Le malheur et le désespoir perdurent et sont importants, tout comme la souffrance. Sentiment de vide, d'engourdissement. Perte d'espoir.

Le saviez-vous ? 

Il est difficile de poser le diagnostic de dépression soi-même, car le filtre gris influence notre cerveau et fausse la vision et le jugement de soi. C'est pourquoi un regard extérieur est toujours important - que ça soit vos proches, qui vivent avec vous et vous côtoient au quotidien, et/ou un.e professionnel.e de santé qualifié.e.

Causes

Comme beaucoup de maladies psychiques, il n'y a jamais un seul facteur responsable. Il peut y avoir des causes intérieures, liées à l'individu (mal-être, questionnements existentiels, facteurs héréditaires ou génétiques) mais aussi extérieures, en lien avec l'environnement (vécu, traumatismes, accumulations d'événements). 

En lien avec des situations

  • Événements de vie majeurs (particulièrement ceux qui impliquent une perte - décès d'un être cher, déménagement, divorce, difficultés financières, perte d'un emploi, etc.)
  • Manque de contact social 
  • Conflit relationnel 
  • Stress professionnel (insécurité professionnelle, frictions au travail, surmenage, etc.) ou autre stress
  • Mauvaise hygiène de vie
  • Manque de sens
  • Stress lié à la santé physique (douleurs, incapacités, certaines maladies et leurs traitements qui peuvent être des déclencheurs de la dépression, etc.)
  • Etc.

En lien avec les pensées 

Nous agissons tous différemment face aux événements de la vie - c'est pareil avec nos pensées. La manière dont nous avons été éduqué.e.s, dont nous avons grandi, les expériences que nous avons fait mais aussi notre caractère... Tout cela va influencer notre manière de penser.

Prenons l'exemple de Jeanne et Étienne

Les deux doivent se rendre à une fête. 

Jeanne est d'un naturel extraverti - elle visualise cette soirée comme un moment amusant, avec des gens sympathiques avec qui elle va pouvoir créer des liens et avoir de belles discussions. 

Étienne, lui, est plutôt de caractère introverti et timide. Il appréhende cette fête, visualisant des gens jugeants et se sentant misérable à leurs côtés, avec la peur d'être rejeté. 

Les deux vont se trouver à la même occasion, mais leur expériences risqueront d'être complètement différentes. Avant la soirée, on va déjà pouvoir observer des différences. Tandis que l'une sera impatiente, enjouée, de bonne humeur et plutôt détendue, l'autre se retrouvera avec la boule au ventre, des angoisses, une envie de disparaître et des émotions pénibles. 

Ce qu'il faut retenir, c'est que la dévalorisation et le pessimisme sont du terreau pour la dépression - ça la nourrit, l'entretient. Et ça créé un cercle vicieux...

En lien avec des émotions

Des sentiments de découragement et de tristesse accentués par de nombreuses tentatives infructueuses de faire face à une situation peuvent amener à une dépression. C'est un processus qui s'installe de manière lente, mais tenace - pour finir, les émotions négatives se cristallisent en quelque chose de plus grave. 

Une des techniques du cerveau face à cette souffrance va être de créer un engourdissement émotionnel : l'émoussement affectif. On ressent moins, les peines comme les joies. D'autres personnes vont tout ressentir à fleur de peau. Là encore, chacun est différents. Il n'y a pas de "juste" ou de "faux".

Cercle vicieux

Les pensées négatives favorise un état dépressif et la dépression amène à une vision déformée de la réalité.

La dépression nous met des lunettes noires sur le nez. De ce fait, la perception que nous recevons de la réalité est modifiée. Déformée. Et c'est l'un des pièges.

Laissez-moi vous présenter la "triade négative" - c'est un processus de pensées renforçant l'impact douloureux et négatif autour de soi. 


Reprenons l'exemple d’Étienne pour illustrer la situation.

N°1

Pensées négatives et irréalistes face à la situation

"Il a cette soirée, je ne veux pas y aller - je sais que ça sera horrible."

Étienne perçoit la situation de manière excessivement pessimiste. Il souligne les aspect négatifs ou/et menaçants et il ignore les aspect positifs ou prometteurs.

N°2

Pensées négatives et injustes face à soi-même

"Je suis si nul, les autres vont le remarquer."

Étienne se perçoit de manière très critique en se jugeant de manière sévère et injuste.

N°3

Pensées négatives et irréalistes face à l'avenir 

"Cette soirée va être un échec social complet, je vais me faire rejeter."

Étienne s'attend à un avenir sombre et décevant, en exagérant la probabilité de résultats très négatif.

Ce schéma de pensée n'apparaît pas du jour au lendemain - ce sont des façons de pensées qui prennent souvent naissance à l'enfance ou l'adolescence.

Ce qui est sûr, c'est qu’Étienne souffre doublement dans cette situation. Il est triste et se flagelle en plus durement pour cela. Le fait d'appréhender à l'extrême va le mettre en condition pour passer un mauvais moment. Il ne sera pas à ses pleines capacités pour profiter de cette soirée, et sera probablement déçu de lui et des autres.
Le cercle vicieux est en place.

Symptômes

Comme dit plus haut, avoir une dépression, ce n'est pas toujours quelque chose qui se voit. De plus, les symptômes vont varier en fonction du caractère de chacun.e ou du type de dépression. Certain.e.s n'arriveront plus à sortir de leur lit, d'autres pourront continuer à travailler, etc.

Souvent, les symptômes de la dépression sont jugés comme un manque de volonté - mais en réalité, le corps est réellement à plat, comme s'il manquait des raccordement de circuits qui lui permettrait de fonctionner. Rappelez-vous, la chimie du cerveau est perturbée : ça créé des symptômes parfois très invalidants qui peuvent altérer le fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants, avec par exemple un repli sur soi ou une diminution des capacités cognitives (mémoire, concentration, efficacité, etc.).

Le diagnostic de dépression est retenu s'il répond à plusieurs critères et peut être catégorisé selon plusieurs spécificateurs : en fonction de l'intensité (légère, modérée ou sévère) et de la récurrence (épisode unique ou récurrent) des symptômes. 

Il existe aussi une forme de dépression chronique surnommé "le trouble dépressif persistant", appelé aussi dysthymie.

Critères selon le DSM 5

- au moins cinq des symptômes suivants sont présents pendant une même période d’une durée de 2 semaines minimum et représentent un changement par rapport au fonctionnement antérieur (avant cette période)

- au moins un des symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.


N.B. : Ne pas inclure les symptômes qui sont clairement imputables à une autre affection médicale

1) Humeur dépressive

L'humeur est basse, avec un sentiment de vide, de tristesse ou de désespoir.

2) Diminution du plaisir

Perte de plaisir pour les activités, y compris celles qui apportaient de la joie en temps normal.

 3) Troubles de l'appétit

Avec perte ou gain de poids significatif. 

Perte d'appétit ou hyperphagie.

4) Trouble du sommeil

Insomnie ou hypersomnie, réveils fréquents, difficultés d'endormissement, etc.

6) Fatigue

Avec perte d'énergie et de  motivation.

Fatigue psychique et/ou physique.

5) Dévalorisation

Sentiment de dévalorisation et de culpabilité excessive ou inappropriée.

Abaissement de l'estime de soi.

8) Idées noires ou idées suicidaires

Désespoir important avec idées noires et parfois idées suicidaires, impression d'incurabilité.

7) Aptitude à penser

Capacités diminuée, perte de concentration, perte de mémoire, difficulté à la décision.

Mais il peut y avoir également : 

  • des pensées accélérées, ou au contraire un ralentissement des pensées
  • ruminations
  • de l'irritabilité, des émotions à fleur de peau 
  • un retrait social
  • des hallucinations et des idées délirantes dans certaines formes de dépressions 
  • une forme d'automédication (abus ou augmentation de la prise de médicaments, de cannabis, d'alcool, etc.)
  • des angoisses et de l'anxiété 
  • ... 


La dépression fait enfiler à notre cerveau des lunettes grises, nous faisant voir la vie toute triste et vide de sens.

Rappelons aussi que ces symptômes peuvent être une réaction normale à des événements de la vie entrainant une perte ; comme un décès, une ruine financière, une catastrophe naturelle, une affection médicale ou un handicap sévère. Ces sujets peuvent amener à une tristesse intense, à des ruminations (pensées qui tournent, très présentes) ainsi que les symptômes cités plus haut - mais il s'agit d'une réaction "saine" faisant partie d'un processus de deuil. Elle devient pathologique si elle dure dans le temps.

Il faut également prendre en compte que les symptômes ci-dessus peuvent être attribuable à un effet d'une substance ou à une autre affection médicale. 

Pour finir, le diagnostic de dépression est retenu s'il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou d’épisode hypomaniaque (trouble bipolaire) non induit par à des effets secondaires d'une substance ou autres effets physiologiques. 

Les proches sont importants dans le processus : souvent, ce sont eux qui permettent de mettre en lumière certains symptômes car il est parfois difficile pour la personne malade de voir l'étendue des symptômes. 

Entourez-vous de personnes de confiance et communiquez. 


Avec tout ça, vous comprenez bien que poser un diagnostic psychique, c'est quelque chose qui prend du temps et qui nécessite de bien prendre la situation sous toutes les coutures. Dans ces états, l'énergie manque énormément - n'hésitez pas à vous faire aider (proches, thérapeutes, etc.).


Stratégies, outils et ressources

Si vous êtes concerné.e par la dépression, voici un petit exercice !

Ci-dessous défilent trois questions que vous pouvez vous poser. Notez sur une échelle de 0 à 100 le résultat pour chacune d'entre elles (sur un bout de papier pour vous en rappeler si besoin).

Il faut comprendre qu'aller mieux, c'est un cheminement avec Soi et en Soi. Cela nécessite un choix intérieur. Parfois, il est difficile de savoir par quoi ou par où commencer et c'est normal - on a le droit ne pas savoir. Et d'autres fois, le moment n'est pas encore venu pour faire le premier pas, pour de multiples raisons (peurs, bénéfices secondaires, déni, non-amour de soi, etc.). 

Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il n'y aura pas de résultats si le ou la principal.e concerné.e ne veut pas aller de l'avant. Le plus important réside dans cette question, qui parait si simple mais qui peut cacher beaucoup de choses : Êtes-vous prêt.e ?
A aller mieux ? A faire différemment ? A travailler sur vous ? A accepter de dire oui ? D'être aidé.e ? De vous mettre en priorité ? 


Pour les questions plus haut

Si vous avez un pointage inférieur à 50 sur deux ou trois échelles : 

Cela montre peut-être qu'il vous faut encore du temps. Le processus de changement est là, mais il y a encore des incertitudes, des doutes... peut-être des peurs ? Et c'est complètement OK. Prenez le temps de digérer, de vous observez... ​Dans tous les cas, j'espère qu'un jour vous puissiez vous choisir vous, parce que vous le méritez.

Si vous avez un pointage supérieur à 50 sur deux ou trois échelles : 

Vous êtes prêt.e à changer. Vous êtes déterminé.e à consacrer du temps et de l'énergie pour vous-même afin de vous sentir mieux. Vous avez fait le premier pas : BRAVO. 
Voyons ce qui peut être mis en place pour vous aider à remonter la pente et vous sentir mieux.

Étant donné que chaque individu est unique, son suivi l'est aussi. C'est pourquoi il est important de se sentir à l'aise et en sécurité avec ses thérapeutes, afin de pouvoir vous exprimer et être entendu.e sur ce que vous vivez. 

Une bonne communication permet de mieux adapter le traitement - vous ÊTES la personne au centre de votre vie. Votre vécu, ressenti et expérience sont importants.

Cependant, comme discuté plus haut, la maladie psychique peut déformer la réalité.  Entourez-vous de personnes de confiance et communiquez sur ce que vous vivez. 

Quoi mettre en place ?

Pour avancer dans la vie, il est bon d'avoir différentes cordes à son arc. C'est pourquoi j'aime utiliser la métaphore de la boîte à outils. Plus on a de ressources, plus on va réussir à s'adapter aux situations difficiles. Un outil qui ne marchera pas à un moment donné pourrait fonctionner une autre fois... et vice-versa. 

La santé mentale a besoin d'une bonne boîte à outil, elle aussi. Et pour cela, il faut expérimenter. Trouver ce qui nous convient, pouvoir choisir et mettre en pratique les outils qui répondent le mieux à nos besoins. 

Je tiens à préciser qu'aucun des moyens que je vais vous présenter n'est "parfait". Aucun n'a un taux de réussite de 100%. Comme dit plus haut, tout le monde est différent et le secret réside dans un équilibre de plusieurs facteurs. Tout miser sur le yoga ne suffira pas. Tout comme prendre un médicament en espérant que ça fonctionne, tout en consommant des boissons énergisantes pour tenir éveillé toute la nuit.

Trouvez votre équilibre. Accordez vous du temps et de la douceur. Vous le méritez.

Selon Santé Psy : " il existe différents traitements de la dépression, souvent associés. Une psychothérapie est conseillée, parfois complétée par des médicaments (antidépresseurs). Dans la majorité des cas, le traitement se fait de façon ambulatoire (=pas de séjour à l’hôpital). Dans certaines situations, notamment en cas de dépression sévère avec un risque de suicide, une hospitalisation en service de psychiatrie peut s’avérer nécessaire.

Parler de ses difficultés au sein d’un groupe d’entraide avec des personnes qui font face aux mêmes difficultés est également une source de soulagement qui permet de se sentir compris et moins seul·e."

Prendre soin de sa santé mentale

J'en parle plus dans mon article "La santé mentale". Tu peux aussi trouver des informations sur Santé Psy.

Vers l'article

Se faire aider

Mettre des choses en place pour aller mieux demande du temps et de l'énergie, mais aussi une nouvelle manière de voir les choses - c'est pour cela que je vous encourage à ne pas rester seul.e. 

Vous trouverez des numéros/contacts d'aide dans la session "Où trouver de l'aide?"

Où trouver de l'aide ?

S'entourer et créer du lien

La solitude augmente les risques de mortalité. C'est pourquoi il est important de maintenir des relations épanouissantes et satisfaisantes. 

Le contact avec les animaux, ça compte aussi.

Se connaitre

Comme toute maladie, le travail commence par une connaissance des symptômes et de soi-même. Connaitre sa maladie, ses symptômes, les signes de rechute, les facteurs déclenchants ou aggravants.... Tout cela permet de reprendre le pouvoir sur ce qui nous arrive, d'agir et d'accueillir et non de subir. Mais aussi d'expliquer ce qui nous arrive à notre entourage, de mettre des mots sur la souffrance. Cela permet également de cibler les signes de fatigue ou d'une éventuelle rechute.

Traitement médicamenteux

Ils peuvent être d'une grande aide pour aider la stabilisation ou encore pour réduire les risques en cas de crise aiguë mais souvent la prise de médicaments fait peur.

Que ça soit mon entourage proche ou des patients, j'ai pu discuter de nombreuses craintes et il me semble logique de commencer par les croyances autour des médicaments. Je ferai un article spécialement sur les traitements médicamenteux, mais il me semblait important d'aborder déjà cette partie, surtout en ce qui concerne les peurs et fausses croyances.

1. "Ma personnalité va changer avec les médicaments"

Les traitements médicamenteux cherchent à corriger les déséquilibres biologiques. Dans le cas des maladies psychiques, la chimie du cerveau est déréglée - le but des médicaments est de donner un coup de pouce pour qu'il puisse retrouver son équilibre et vous permettre un bon fonctionnement. 

Vous ne devenez pas quelqu'un d'autre avec les traitements. Leur but est de calmer certains symptômes pour vous permettre de récupérer et de retrouver l'énergie nécessaire pour continuer à avancer. 


2. "Je veux me débrouiller sans, avec mes propres moyens."

Et c'est tout à votre honneur - c'est important d'essayer différentes manières de faire pour comprendre ses forces et limites. Néanmoins, pensez à reconsidérer ce choix si cela perdure. 

Il n'y a rien de honteux à faire différemment. Ce n'est pas un échec de prendre un traitement ou de demander de l'aide.  Au contraire, ça demande même beaucoup de courage. Dans tous les cas, ne restez pas seuls.


3. "Il y a beaucoup d'effets secondaires, c'est dangereux."

C'est un point très important, celui des effets secondaires - c'est souvent ce point qui fragilise la prise des médicaments. Là encore, je le répète, chaque personne est unique et réagit différemment. Certains n'auront jamais d'effets secondaires et d'autres seront plus sensibles. 

Le but étant de trouver le bon équilibre entre "amélioration des symptômes" et "effets secondaires". Si ces derniers sont trop invalidants, c'est que ce traitement ne vous convient peut-être pas. Discutez-en avec votre médecin. Parlez lui de vos craintes et de vos effets secondaires potentiels afin de trouver ce qui pourrait vous convenir au mieux.


4. "On va me faire prendre des médicaments à vie."

C'est une possibilité, mais pas une généralité. Certaines personnes ont besoin de médicaments pendant les crises ou en prévision d'une rechute. D'autres nécessitent un traitement régulier à long terme, parfois toute leur vie.

En général, pour les antidépresseurs, on conseille une diminution progressive sous suivi médical 6 mois après disparition complète des symptômes. Mais là encore, regardez avec vos thérapeutes.

Ce qui est sûr, c'est que rien n'est définitif. La vie est en constant mouvement et évolution. Et aussi que beaucoup de rechutes se font par arrêt brutal de la médication - les personnes se sentent mieux et arrêtent tout. Si vous souhaitez faire un test en diminuant les doses et voir comment vous réagissez, faites vous accompagner par un spécialiste. 

Prudence est mère de sûreté.

Il y a encore beaucoup d'autres ressources à mettre en place. Comme chacun.e est unique, il faudra expérimenter ce qui vous conviendra le mieux - mais les points ci-dessus font une base solide. Pour le reste, ça sera le contenu d'un prochain article :) 

Prenez soin de vous en attendant.

Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th edition, Text Revision (DSM-5-TR). American Psychiatric Association Publishing, Washington, DC 


Développer des stratégies pour surmonter la dépression, Guide d'autosoins pour la dépression, 2ème édition, SFU, BC Mental Healt & Addiction Services

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